L’opération de lutte contre le grand banditisme lancée le Week-end dernier à Moanda, le chef-lieu du département de la Lébombi-Léyou a connu de violents heurts qui ont conduit à une perte en vie humaine. La victime, un jeune homme prénommé Mathéo, âgé d’environ 25 ans, est tombé sous les balles des agents des forces de l’ordre. Présents sur le lieu du drame, aux cotés même du défunt, le frère de la victime raconte en tremblotant, dans une note vocale devenue virale sur la toile, les circonstances de ces évènements malheureux. Le témoignage d’un drame qui invite à faire la part des responsabilités.
Ces derniers temps, la ville de Moanda, était en proie à une monté vertigineuse du grand banditisme dans la ville. Braquage, vols par effraction, viols, la liste n’est pas exhaustive. Face à ce phénomène grandissant, qui laissait entrevoir le pire, les autorités politico administratives de la province n’ont eu d’autres choix que de recourir à la force publique en vue d’éradiquer le phénomène. Mobilisés sur le terrain, les militaires et gendarmes mène l’opération dans une ville ou la rue est aux mains des groupes de gangs.
Le témoignage poignant qui invite à déterminer les responsabilités
Alors que les agents venaient de débuter l’opération, et de procéder à l’interpellation de plusieurs mineurs présents dans des bistrots, Mathéo et son frère se trouvaient chez eux au moment où ces derniers sont contactés par un de leurs amis pour se procurer de la cigarette. « À peine nous sommes sortis de la maison, nous nous sommes retrouvés avec des hommes en armes qui étaient dans l’obscurité. Ils l’ont fusillé et il est tombé. Ils m’ont piétiné la tête en me disant que l’autre est mort, tu t’amuses aussi ont te tue, tu ne racontes rien, tu n’as rien vu », témoigne le frère du défunt et de poursuivre « ils m’ont arraché le téléphone et m’ont menotté. Ils ont laissé Mathéo dans l’herbe, il bougeait encore. Ils m’ont mis à la route et ont demandé à leur chef ce qu’il devrait faire de moi, certainement pour me réduire au silence. J’ai crié pour informer mon père qui se trouvait dans la maison. Ils m’ont fermé la bouche pour m’en empêcher, mais mon père et mon grand frère avaient déjà entendu. Ils m’ont emmené et m’ont torturé de 22h à 2h du matin en me disant de leur dire où se trouve la marchandise ‘’chanvre’’. J’ai finalement été libéré ».
Des interrogations en a point finir
Depuis la mort de Mathéo et de la publication des images et des témoignages, l’opinion semble être divisée sur la position à prendre et de qui pointer du doigt entre les différentes parties. Se basant sur la façon dont l’opération aurait été menée par les agents des forces de l’ordre, certains ne comprennent pas que ces derniers aient ouvert le feu sur une cible qui n’aurait présenté aucune menace pour prétendre avoir agit en légitime défense. La réquisition de la note du gouverneur a d’ailleurs été claire « L’ouverture du feu est proscrite : sauf en cas de danger réel ou de légitime défense ». Un avis que ne partagent pas d’autres compatriotes qui estiment que le défunt et son frère se trouvaient au mauvais endroit et au mauvais moment. Une affaire qui est loin de trouver son épilogue.