Gabin Renami alias Caprisco est un jeune gabonais agé de 30 ans. Faute de moyens financiers, ses parents l’ont abandonné à l’entrée d’un centre d’accueil situé dans un quartier de Libreville dans les “années 2000” alors qu’il n’avait que 6 ans. Seul, face à son destin, le jeune gabonais a dû affronter les épreuves de la vie dans la rue avec tous les risques que cela lui a coûter. Dans une voix presque sèche, le visage sombre et retenant presque ses larmes des yeux, le jeune compatriote raconte sa mésaventure dans une vidéo publiée sur la toile. Une vie cicatrisée dont le jeune homme compte avoir un jour une meilleure vie pour panser les plaies béantes et assurer l’avenir de ses deux filles dont celle de 8 ans a été abusée sexuellement par son beau-père.
Étape d’une vie secouée par les péripéties de la rue.
Ne pouvant continuer à s’occuper de leur enfant, les parents de Gabin Renami décident alors de se débarrasser de lui en allant l’abandonner à l’entrée d’un centre d’accueil situé à Libreville. Quelque temps, plus tard, sans soutien, le jeune homme rentre très tôt dans la vie active, histoire de se prendre en charge. Enfant de la rue, il dit avoir dormi à la belle étoile, ce, durant plusieurs années. «Il fallait chercher des endroits dans les quartiers de Libreville, se coucher à même le sol ou sur les cartons. Quand il pleuvait, il fallait chercher une place pour s’abriter», a-t-il témoigné. Face aux péripéties de la rue, le jeune homme indique s’être forgé le moral pour pouvoir survivre. «Dans la rue, si tu n’as pas la force et le moral, tu vas succomber face à la brimade des plus grands, lesquels cherchent à profiter de leur suprématie et de leur expérience de la rue pour faire des plus jeunes des objets sexuels». Pour gagner sa vie, il embrassa les petits métiers tels que chargeur de taxi, aide-maçon, chargeur de camions de boissons, etc. «Je ne suis pas de ceux qui sont nés avec une cuillère en or à la bouche. J’ai grandi dans la rue et ce n’est pas facile pour nous parce que nous sommes le plus souvent rejetés par la société. Le monde nous regarde avec indifférence», a-t-il poursuivi.
Se convertir pour espérer se faire une place dans la société
Conscient de sa situation sociale, Gabin Renami s’inscrivit dans un centre de formation où il en est sorti avec une qualification en Pizzaiolo. Sa formation en main, Gabin comptait très vite changer sa vie et se faire une place dans la société. Sauf que malgré sa formation, le jeune père de famille n’a pu trouver un emploi. Face à cette réalité, il s’est vu obligé de faire dans le gardiennage de véhicules. «Aujourd’hui, je garde et je stationne les véhicules. Mon rêve était de devenir cuisinier et avoir des restaurants ici à Libreville, et même en Afrique pour garder mes enfants avec moi, leur construire une maison digne, les scolariser et discuter avec eux après les cours».
Du haut de ses ambitions, Gabin a confié, avoir été profondément touché, fragilisé par le fait que sa première fille, âgée de 8 ans ait été violée par son beau-père. «Ce qui me fait mal, c’est la situation de la fille dont la vie a été gâchée par le copain de sa mère. De peur de me retrouver, une nouvelle fois en prison, j’ai mis de côté l’esprit revanchard», s’est-il désolé.
Tirant les conséquences de la vie, le fait d’avoir passé quelques années en prison pour la vente illicite de la drogue et d’avoir été traumatisé par la mort d’un de ses codétenus qui aurait été égorgé à la prison de Libreville à l’aide de la lame d’une boîte sardine, le trentenaire veut épargner sa progéniture de cette vie tumultueuse. Comme pour solliciter l’indulgence de Dieu, Gabin regarde le ciel chaque matin en espérant voir sa vie changer un jour. Sans moyens pour scolariser sa progéniture, le jeune homme appelle à l’aide.