La saga opposant veuve Antoinette Ntsame Mendame à l’Hôtel de Ville de Libreville semble avoir connu son épilogue, après plusieurs mois de tensions et de rebondissements. Ce différend, qui trouve son origine dans l’occupation d’un espace communal au quartier Mindoubé, 5e arrondissement de Libreville, a été marqué par une série d’accusations mutuelles et de médiatisations, sans qu’une issue favorable à la commerçante ne soit trouvée.
L’affaire remonte à l’époque où Christine Mba Ntutum était encore à la tête de la mairie de Libreville. Cherchant à lancer une activité commerciale pour assurer sa subsistance, Antoinette Ntsame avait demandé l’autorisation d’occuper un terrain inoccupé, jouxtant une voie secondaire de son quartier. L’autorisation provisoire qui lui a été accordée visait spécifiquement l’installation d’un conteneur pour y vendre des plats à emporter.
Cependant, après avoir démarré son activité, la propriétaire du restaurant «La Gloire Céleste» a été prise en flagrant délit de construction permanente, une infraction qui a immédiatement alerté les services municipaux. Malgré plusieurs avertissements de la part des autorités locales pour arrêter ces travaux illégaux, Ntsame a persisté dans son entreprise, allant même jusqu’à recouvrir de peinture les marquages de la mairie indiquant la démolition imminente.
L’arrestation des travaux et la démolition n’ont pourtant pas mis fin aux contestations de dame Ntsame. Selon elle, cette affaire serait en grande partie motivée par un conflit d’intérêt impliquant Joseph Landry Mavoungou Ndong Biteghé, délégué spécial adjoint à la mairie et par ailleurs, son voisin. Elle l’accuse d’être à l’origine de son malheur, affirmant qu’il agirait par jalousie ou par intérêt personnel.
Les autorités municipales, par la voix d’Augustin Pathou Ondong MBA, directeur de cabinet du premier adjoint au maire de la transition, ont vivement réfuté ces accusations. «Madame Ntsame savait qu’elle occupait illégalement un espace communal. Nous lui avons donné plusieurs chances de régulariser sa situation, mais elle a préféré ignorer les avertissements», a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à la WebTV Média Afrique News. Il a également affirmé que le comportement de la commerçante relevait d’une violation flagrante des règles, rappelant à cette occasion que nul n’est censé ignorer la loi.
Malgré la démolition de son commerce, Antoinette Ntsame n’a cessé de clamer son innocence, évoquant une perte d’environ 3 millions de francs CFA en matériel. Elle soutient qu’il s’agit d’un acte délibéré de sabotage, orchestré par son voisin, le maire adjoint. Pour la mairie, il n’en est rien. Cette affaire doit, selon eux, servir d’exemple pour décourager toute tentative future d’occupation anarchique du domaine communal.
Avec la démolition effectuée, la page semble donc être tournée, même si les répercussions de cette affaire pourraient encore se faire sentir sur le plan médiatique. Antoinette Ntsame, qui a jusqu’ici médiatisé chaque étape de son parcours, pourrait bien continuer à chercher justice. Une issue à laquelle semble s’attendre la Mairie de Libreville qui, à en croire Augustin Ondong, se réserverait à ce moment-là le droit d’ester madame Ntsame en justice. Mais pour l’instant, la mairie estime que la loi a été appliquée, et ce, dans le respect des procédures en vigueur.
Le bras de fer entre la commerçante et les autorités municipales a donc pris fin avec fracas, laissant derrière lui une leçon importante sur la gestion des terres publiques à Libreville.