Le projet constitutionnel suscite des remous au sein de l’opinion gabonaise au point qu’une bonne frange de la population crie à un complot dont le pays serait aujourd’hui victime de la part des autorités de la transition. Pour faire entendre leur mécontentement et dénoncer ce qu’ils ont qualifié de « lois iniques » et « décisions controversées » plusieurs mouvements associatifs du Gabon et de la diaspora ont procédé le mardi 15 octobre courant au lancement de deux semaines de concert de casseroles.
Présenté comme une figure de proue des mouvements de défenses des droits de l’homme au Gabon, Marc Ulrich Malékou Malékou, président du mouvement Panafricain « Osons pour l’Afrique » a lancé depuis Port-Gentil la capitale économique du Gabon le mouvement de contestation de l’actuel projet constitutionnel. Dans un ton martial, le leader d’Osons pour l’Afique vivement dénoncé le contenu dudit projet de la constitution, particulièrement le code électoral qui selon lui ferait le lit aux lois anti républicaines. « Le projet de constitution est un condense de textes à la Mobutu, à la Machiavel, à la Bokassa et autres lugubres monarques en carton. Cette compilation non-exhaustive d’entraves à la démocratie concentrée dans les textes querellés nous commande au sursaut patriotique » a-t-il indiqué avant d’appeler à deux semaines de concert de casseroles. Un mouvement de contestation pacifique qui est prévu se tenir du 15 octobre jusqu’au 29 du même mois.
Même voix pour la diaspora gabonaise. «Nous demandons aux Gabonaises et aux Gabonais épris de paix, de justice et de la bonne gouvernance de voter le NON au prochain referendum parce que le contenu du projet de loi est un contenu qui est inique. Nous ne voulons pas des lois qui viendront diviser les gabonais» a laissé entendre Bosco Boungoumou Boulanga, président de l’armée patriotique pour la libération du Gabon vivant hors du pays. Ce n’est pas «je soutiens tout ce qui se fait au Gabon, je soutiens tous ceux qui se battent pour que le Gabon ait une véritable constitution. Ce qui est fait sans moi est contre moi, je demande à tous les Gabonais de se mobiliser autour du concert de casseroles pour faire entendre notre mécontentement » a appelé Hank Mokambo, membre de la diaspora gabonaise.
Du coté du Canada, c’est le docteur Jacques Okoué Edou, leader politique en exile par ailleurs président du Rassemblement pour le peuple (RPP) qui a fait entendre sa voie. «Mes chers compatriotes, je fais cette capsule vidéo pour appeler massivement les Gabonais et Gabonaises à participer au concert des casseroles, ce pour dire NON au code électoral inique du chef poutchiste Oligui Nguema qui consacre l’exclusivité de l’organisation des élection au ministère de l’Intérieur», a-t-il indiqué
Pour espérer atteindre l’effet escompté, Mark Ulrich Malékou Malékou compte sillonner les quartiers de Libreville et certaines villes de l’intérieur du pays pour apporter à ses concitoyens des explications détaillés sur la situation.