Les rues des différentes villes du pays sont prises d’assaut par les malades mentaux qui y déambulent. Ce qui constitue un véritable danger pour la sécurité des biens et des personnes au regard des actes dommageables et répréhensibles dont sont victimes les populations. D’où la question sur la responsabilité de la présence de ces malades mentaux hors des milieux psychiatriques. Sont-ils sous la responsabilité de l’Etat ou des parents ?
La question est sur toutes les lèvres et invite à une réflexion profonde quand on sait que la semaine dernière, une jeune élève a été agressée par un malade mental au niveau du rond-point de Nzeng-Ayong. À son insu, le déséquilibré mental a touché le postérieur de la jeune élève avant de vouloir descendre sa jupe. Prise de panique, elle a réussi à se détacher des griffes de son agresseur. Loin d’être un cas isolé, plusieurs compatriotes subissent les mêmes affres voir plus. Beaucoup se souviennent encore du drame de Moanda, ou un garçon de 2 ans a été assassiné à la pioche par un malade mental.
Il est vrai que dans le pays des campagnes de sensibilisation sont constamment organisées. Outre ces sensibilisations qui, le plus souvent ne nous offrent que des discours pompeux de certains responsables du ministère de la Santé, lors de la journée mondiale de la santé mentale, cette journée devrait être mise à profit pour se poser les bonnes questions et chercher les bonnes solutions.
En réalité, les torts sont partagés. L’Etat pêche par sa démission. Aucune structure médicale n’existe pour accueillir ces déséquilibrés mentaux. La seule du pays installée dans le voisinage du Centre hospitalier régional de l’Estuaire, ne l’est plus que de nom. C’est à croire qu’elle a fermé ses portes depuis belle lurette.
Hormis les structures d’accueil, l’Etat ne forme personne dans le domaine de la psychiatrie. Ceux qui vont se former à l’étranger se retrouvent au chômage à leur retour. Toutefois, l’Etat forme en psychologie. Mais une fois sortis du département de psychologie de l’UOB, ces étudiants n’exercent pas véritablement. La plupart finis conseillers d’orientation et d’éducation dans des lycées et collèges. Un phénomène que favoriser l’accroissement de la démographie des fous dans nos rues.
En effet, par manque de suivi, certains passent progressivement de simple dépressif à déséquilibré mental. Leurs parents sont tout aussi responsables. Face à un Etat démissionnaire, ils démissionnent à leur tour. Que de prendre soins de leurs proches, ils les abandonnent dans la rue. Sans doute par peur. Certains fous se montrent si agressifs qu’ils attaquent leurs parents. Ces derniers, pour se protéger, car l’instinct de survie d’abord, s’en déchargent. Une situation d’autant plus inquiétante que les forfaits qu’ils commettent se succèdent. Mais ils ne risquent rien à cause de leur état mental instable. La balle est toujours dans le camp des pouvoirs publics.