Les étudiants ayant postulé pour les bourses spéciales des métiers de l’aviation civile, devant les conduire à intégrer l’université des métiers aéronautiques d’Ethiopian sont tous tombés des nues devant les conditions peu orthodoxes qui leur ont été imposées par l’agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) et l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) pour prétendre passer les examens médicaux devant définir leur aptitude à intégrer la prestigieuse école aéronautique d’Ethiopian. Parmi les points d’achoppement qui divisent, il y a les 200.000 Fcfa imposés à chaque étudiant, condition pour passer ces examens médicaux.
Cet argent qui a été payé à la caisse de l’hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba du PK9, a permis au centre d’expertise de médecine aéronautique de Libreville (CEMAL) de débuter les examens le 21 août passé. Le problème n’est pas d’avoir passé les examens, mais plutôt le fait d’imposer une aussi faramineuse somme à des étudiants considérés comme des personnes vulnérables, donc dépourvues de moyens financiers. Une situation qui suscite l’indignation de l’opinion qui ne comprend toujours pas la motivation des deux administrations en charge de ce dossier.
« C’est déplorable. Si on se tourne vers des programmes de bourse c’est pour la plupart parce que, on n’a pas les moyens financiers nécessaires. Vous n’avez pas tort, ne dit-on pas que l’école c’est pour les riches ? ceci n’est qu’une autre tentative de favoritisme sociale. Croyez-moi si on pouvait sortir des 200 mille à tout moment on ne viendrait pas vous voir », a fustigé un étudiant. En plus des 200.000 fcfa, les tests de natation sont aussi payants. Ce n’est pas tout. Au nombre des griefs, il y a plusieurs étudiants qui auraient été écartés volontairement par l’ANBG pour être numériquement remplacés par des personnes recommandées. Parmi ces étudiants lésés, il y a ceux ayant postulé depuis l’étranger.
« Lorsqu’on m’a convoqué, je me trouvais à l’étranger ou j’étudie. Ils m’ont demandé de me présenter le lendemain pour les examens médicaux sans nous donner une date de clôture. Mes parents se sont endettés pour me trouver le billet d’avion pour arriver. Sauf d’une fois ici, j’apprends que je ne peux plus passer les examens médicaux, indiquant que j’étais en retard. Ce qui est plus regrettable c’est que nous étions plusieurs dans cette situation, mais les autres ont été pris et ont passé leurs examens puisqu’ils avaient des recommandations. Bientôt deux semaines qu’ils me font balader », témoigne un étudiant gabonais.
Alors que le président de la transition montre sa détermination à mettre fin aux privilèges dans le pays, plusieurs responsables administratifs peinent à se départir de certaines pratiques décriées par les gabonais. Question : Sommes nous prêts de sortir de l’auberge ?