C’était un monument de la culture gabonaise. Très connu pour son talent de cithariste, l’artiste Marius Osseyé, la soixantaine révolue, a rendu l’âme ce lundi 23 septembre 2024 à Libreville, près de deux ans après son accident vasculaire cérébral (AVC). Une perte immense qui plonge la communauté musicale gabonaise dans le regret et la consternation.
La triste nouvelle est tombée en milieu de matinée de ce lundi 23 septembre courant. Les amoureux de la music traditionnelle n’y ont pas cru. C’est après que la nouvelle soit devenue virale sur la toile que les visages ont commencé à s’assombrir. Les larmes aux yeux, certains lançaient des cris de pleurs quand d’autres s’interrogeaient sur les circonstances de cette disparition tragique. De quoi est-il mort ? Ils apprendront finalement qu’il a été renversé par la maladie. Un AVC qui avait quasiment paralysé une partie de son corps. Que de regrets.
Clochardisé et abandonné par le ministère de la culture, Marius Osseyé tombe, la cithare à la main.
Il n’aurait certainement pas trouvé la mort aussi vite s’il avait bénéficié d’un soutien de la part des autorités du ministère de la culture. Après son accident vasculaire cérébral début 2023, le cithariste s’est retrouvé totalement abandonné. De mal en pis, son état de santé n’a vu aucune amélioration. Dans l’espoir de bénéficier d’un soutien des autorités, Marius s’est rendu, clopin clopan en juin 2023, à la direction provincial de la culture de Mouila. Sauf qu’il a été rabroué et renvoyé auprès des siens, sans que son état de santé ne suscita la compassion des autorités du ministère de la culture. Après cette humiliation, il avait en appelé à l’intervention des autorités. Mais là encore silence radio. Plusieurs mois après avoir vainement lutté contre la maladie, l’artiste est finalement décédé dans l’indifférence totale de la nation. Il tombe, son art, sa cithare à la main.
Né à Diyembouè, au village Sèka Sèka à 5 kilomètres de Mimongo, dans le département de l’Ogoulou, Marius Osseyé s’initie très jeune au mwéyi et mange de bois sacré. Deux rites initiatique qui permettent au jeune Osséyé d’intégrer le cercle phosphorescent des hommes initiés et bénéficie de leur confiance. Amoureux de sa culture, il se fait un nom sur la scène musicale surtout dans la maîtrise de la cithare et de ses belles mélodies traditionnelles. Il va ainsi dignement représenter le Gabon dans plusieurs festivals. Un artiste brillant et très connu sur le plan international, mais qui meurt comme un mendiant.